(Texte non paru au Journal officiel)
Références :
Décret n° 2001 - 437 du 16 mai 2001 fixant les modalités
de transmission à l'autorité sanitaire de données
individuelles concernant les maladies visées à l'article
L. 3113-1 du code de la santé publique et modifiant les articles
R. 11-2, R. 11-3 du code de la santé publique ; décret n°
2001-671 du 26 juillet 2001 relatif à la lutte contre les infections
nosocomiales dans les établissements de santé ; articles
R. 711-1-11 et R. 711-1-12 du code de la santé publique ; circulaire
DHOS/E2 - DGS-SD5C n° 2001/383 du 30 juillet 2001 relative au signalement
des infections nosocomiales et à l'information des patients en matière
d'infection nosocomiale dans les établissements de santé
; circulaire DGS/DHOS n° 138 du 14 mars 2001 relative aux précautions
à observer lors des soins en vue de réduire les risques de
transmission d'agents transmissibles non conventionnels ; circulaire DGS
n° 97/311 du 24 avril 1997 relative à la surveillance et à
la prévention de la légionellose ; circulaire DGS/DH n°
236 du 2 avril 1996 relative aux modalités de désinfection
des endoscopes dans les lieux de soins ; guide des « bonnes pratiques
de désinfection des dispositifs médicaux » édités
par le ministère de l'emploi et de la solidarité en 1998
et 1999 ; rapport du conseil supérieur d'hygiène publique
de France relatif à la gestion des risques liés aux légionelles,
novembre 2001 ; avis du conseil supérieur d'hygiène publique
de France du 16 avril 1999 sur la place de l'antibioprophylaxie dans la
prévention des légionelloses nosocomiales ; 100 recommandations
pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales,
CTIN 1999.
Texte abrogé : circulaire n° 538 TG 3 du 3 juillet 1974
relative à la prévention des accidents de brûlures
par l'eau chaude sanitaire.
Texte modifié : circulaire DGS n° 98/771 du 31 décembre
1998 relative à la mise en oeuvre de bonnes pratiques d'entretien
des réseaux d'eau dans les établissements de santé
et aux moyens de prévention du risque lié aux légionelles
dans les installations à risque des bâtiments recevant du
public.
Le ministre délégué à la santé à
Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales
des affaires sanitaires et sociales [pour attribution]) ; Mesdames et Messieurs
les préfets de département (directions départementales
des affaires sanitaires et sociales [pour attribution et diffusion]) ;
Mesdames et Messieurs les directeurs des agences régionales de l'hospitalisation
(pour attribution) La prévention et la surveillance de la légionellose,
notamment dans les établissements de santé, ont fait l'objet
depuis 1997 d'un renforcement, justifié par l'évolution des
connaissances.
Différentes enquêtes, réalisées localement,
ont permis de dresser un bilan des mesures prises dans les établissements
de santé en application des circulaires de 1997 et 1998 relatives
à la prévention et à la surveillance de la légionellose.
Si une meilleure prise en compte du risque lié aux légionelles
est notée dans ces établissements, en revanche les bonnes
pratiques de gestion des réseaux d'eau sanitaire n'y sont mises
en oeuvre que partiellement. Or, parmi l'ensemble des cas de légionelloses
déclarés, les établissements de santé représentent
un des principaux lieux de contamination où de surcroît les
conséquences des légionelloses sont les plus graves. En 2000,
environ 20 % des cas de légionelloses ayant fait l'objet d'une déclaration
étaient d'origine nosocomiale certaine ou probable, dont environ
40 % sont décédés.
C'est pourquoi, il apparaît nécessaire de préciser,
en fonction des connaissances récentes sur l'évaluation et
la gestion des risques, les mesures qui doivent être mises en oeuvre
en milieu hospitalier en vue d'améliorer la gestion des risques
liés aux légionelles.
La présente circulaire vise donc en particulier à :
La présente circulaire complète et remplace la partie
I de la circulaire DGS n° 98/771 du 31 décembre 1998, qui concerne
la prévention de la légionellose dans les établissements
de santé. Elle comporte neuf fiches présentant des outils
techniques et organisationnels de la gestion des risques liés aux
légionelles dans ces établissements, recommandations issues
du rapport du Conseil supérieur d'hygiène publique de France.
(1)
I. - AMÉLIORER LA GESTION DES INSTALLATIONS À RISQUE
Les actions préventives ont pour but d'éliminer les conditions
favorables à la survie et à la prolifération des légionelles
dans les installations à risque et de limiter leur diffusion sous
forme d'aérosols. Une installation à risque est une installation
susceptible d'exposer des personnes à des aérosols d'eau
contaminée, inférieurs à 5 µm.
Les établissements de santé peuvent comporter les installations
à risque suivantes :
Actuellement, les systèmes de distribution d'eau chaude semblent
être à l'origine du plus grand nombre de cas de légionelloses
dans les établissements de santé. Aussi, la présente
circulaire développe-t-elle plus particulièrement les mesures
de gestion des risques liées à ces installations.
Pour limiter le développement des légionelles, il est
nécessaire d'agir à trois niveaux :
Pour être efficaces, les actions préventives doivent
être exercées aux étapes suivantes :
II. - PRENDRE EN COMPTE LE RISQUE LIÉ AUX LÉGIONELLES
DANS LES ACTIVITÉS DE SOINS
1. Qualité des eaux utilisées dans les activités
de soins - procédures
de rinçage des dispositifs médicaux
Des recommandations spécifiques à la prévention
des infections respiratoires nosocomiales ont été édictées
dans le guide des « 100 recommandations pour la surveillance et la
prévention des infections nosocomiales » et le guide des «
bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux
» édités par le ministère de l'emploi et de
la solidarité en 1998 et 1999 ainsi que dans la circulaire DGS/DHOS
n° 138 du 14 mars 2001 relative aux précautions à observer
lors des soins en vue de réduire les risques de transmission d'agents
transmissibles non conventionnels et la circulaire DGS/DH n° 236 du
2 avril 1996 relative aux modalités de désinfection des endoscopes
dans les lieux de soins.
Ces recommandations devront être strictement respectées
afin d'éviter l'exposition directe des patients à des eaux
potentiellement contaminées. Une attention particulière devra
être portée aux dispositifs médicaux destinés
à l'appareil respiratoire (exemples : aérosolthérapie,
canules de trachéotomie). Conformément au guide des «
100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections
nosocomiales » l'eau ou les solutés utilisés pour les
usages thérapeutiques pour les aérosols ou pour l'humidification
de l'oxygénothérapie doivent être stériles.
De plus, pour les patients à haut risque, il est recommandé
d'utiliser de l'eau stérile lors de la préparation des aliments
pour une alimentation par sonde naso-gastrique.
2. Recommandations spécifiques pour les patients à haut risque
Certaines pathologies confèrent aux patients une sensibilité accrue vis-à-vis des infections à légionelles. La fiche n° 7 donne une définition des patients à haut risque pour lesquels des recommandations spécifiques relatives aux mesures préventives à mettre en oeuvre et aux exigences de qualité de l'eau ont été définies. Il convient de faire une large diffusion de cette fiche afin que les équipes soignantes puissent identifier rapidement les patients concernés et mettre en oeuvre les procédures qui auront été élaborées avec le CLIN et l'équipe opérationnelle d'hygiène pour prévenir les risques chez ces patients.
3. Conduite à tenir devant un cas de légionellose nosocomiale
La recherche systématique d'une légionellose lors de la
survenue d'une pneumopathie chez un patient hospitalisé est indispensable.
La détection d'antigènes solubles dans les urines est la
méthode la plus rapide et la plus simple pour mettre en évidence
l'infection. La recherche de la souche par les techniques microbiologiques
est nécessaire pour comparer la souche du cas à des souches
environnementales et à celle d'autres patients afin de rechercher
une exposition commune. Les souches isolées doivent être envoyées
systématiquement au centre national de référence des
légionelles.
Lors de la survenue d'un cas de légionellose d'origine nosocomiale
probable, il est recommandé de mettre en place une surveillance
clinique de tous les patients hospitalisés susceptibles d'avoir
été exposés, afin de mettre en oeuvre très
rapidement le traitement approprié si cela s'avère nécessaire.
Il est donc nécessaire, dès lors que des cas groupés
de légionellose nosocomiale sont constatés, d'analyser en
liaison avec le CLIN, les caractéristiques des patients exposés
et d'évaluer au cas par cas, la nécessité d'une antibioprophylaxie
(cf. avis du 16 mars 1999 de la section des maladies transmissibles du
CSHPF sur la place de l'antibioprophylaxie dans la prévention des
légionelloses nosocomiales).
Tout cas de légionellose suspecte d'avoir été
contractée dans l'établissement doit donner lieu à
une enquête approfondie pour identifier la source de contamination.
Il doit être signalé à l'autorité sanitaire
dans les conditions décrites dans la fiche n° 8.
III. - MODALITÉS DE MISE EN OEUVRE DE CES DISPOSITIONS
PAR LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
L'application des dispositions de la présente circulaire nécessite
de mobiliser tout le personnel concerné de l'établissement.
Les missions et responsabilités de chaque intervenant doivent être
clairement définies, comme précisé à la fiche
n° 9.
Les mesures préconisées dans la présente circulaire
doivent faire l'objet d'un programme d'actions à définir
et mettre en oeuvre dans chaque établissement, avec des échéanciers
d'application, qui tiendront compte des spécificités propres
à chaque établissement (taille de l'établissements,
type d'organisation, recrutement des patients, pathologies traitées,
etc.). Ce programme d'actions sera établi en concertation entre
le comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), l'équipe
opérationnelle d'hygiène et les services techniques qui veilleront,
notamment, avec le responsable de l'établissement, à ce que
les conditions de mise en oeuvre de cette circulaire soient réunies.
Le programme d'action qui devra être défini avant le 31
décembre 2002 comprendra la description et l'échéancier
des actions qui seront mises en oeuvre et qui viseront les objectifs suivants
:
1) Expertise des installations de distribution d'eau ;
2) Définition d'un protocole et d'un calendrier de surveillance
de ces installations comprenant un suivi de la température de l'eau
et des concentrations en légionelles ;
3) Définition d'un protocole d'entretien et de maintenance des
installations de distribution d'eau ;
4) Définition, le cas échéant, d'une planification
de travaux de réfection des installations de distribution d'eau
afin de supprimer les défauts de conception. La mise en oeuvre de
ces travaux devra se faire progressivement selon une planification et un
programme à établir tenant compte des priorités identifiés
dans chaque établissement. Pour les établissements publics
de santé, ces mesures devront être intégrées
dans le plan pluriannuel d'investissement ;
5) Mise en place d'un carnet sanitaire pour chaque installation à
risque (réseau de distribution d'eau, tours de refroidissement,
etc.) dans lequel l'ensemble des opérations réalisées
doivent être consignées : extension de réseaux, désinfection,
résultats des analyses de l'eau, relevé de température,
volumes consommés en eau froide et en eau chaude, etc. Il convient
de mettre constamment à jour les carnets sanitaires, d'exploiter
régulièrement les données et de les tenir à
disposition des personnes intervenant sur le réseau de distribution,
du CLIN et des autorités sanitaires ;
6) Définition d'un protocole de mesures préventives destinées
aux services accueillant des patients à « haut risque »
et, le cas échéant, de procédures alternatives aux
douches ; ce protocole sera établi en liaison avec le CLIN et l'équipe
opérationnelle d'hygiène ;
7) Définition des consignes d'intervention lors du diagnostic
d'un cas de légionellose nosocomiale ou lors de la mise en évidence
de fortes teneurs en légionelles dans les installations, à
savoir et selon les cas : les investigations à mettre en oeuvre,
les interventions techniques à réaliser sur le réseau,
les informations à délivrer, les mesures préventives
à mettre en oeuvre vis-à-vis des patients, etc.
Ces deux dernières dispositions (points 6 et 7) sont à
mettre en oeuvre dans les délais les plus brefs.
Vous diffuserez cette circulaire à l'ensemble des établissements
de santé et aux CLIN et demanderez aux responsables de ces établissements
d'en assurer une large diffusion à l'ensemble des professionnels
concernés.
Il appartient aux agences régionales d'hospitalisation d'évaluer
les besoins et de planifier les moyens nécessaires à la mise
en oeuvre des programmes des établissements de santé.
Il appartient aux préfets de départements (DDASS) d'assurer
une vigilance particulière pour que l'ensemble de ces dispositions
soit mis en oeuvre par tous les établissements de santé.
Un bilan d'application sera entrepris à la fin de l'année
2002 pour évaluer l'impact de la présente circulaire auprès
des établissements de santé.
L'adjoint au directeur
général de la santé,
P. Penaud
Le directeur de l'hospitalisation
et de l'organisation des soins,
E. Couty
supprimé pour essai voir PF problème sur Supplément
SOMMAIRE DES FICHES
Fiche n° 1. - Conception et maintenance des installations de distribution
d'eau.
Fiche n° 2. - Nettoyage et désinfection des réseaux
intérieurs de distribution d'eau chaude sanitaire.
Fiche n° 3. - Suivi de la température et des légionelles,
modalités d'interprétation des résultats dans les
réseaux d'eau destinée à la consommation humaine.
Fiche n° 4. - Actions préconisées en fonction des
concentrations en légionelles dans les installations de distribution
d'eau.
Fiche n° 5. - Règles de surveillance et niveaux d'intervention
en fonction des concentrations en légionelles dans les autres installations
à risque.
Fiche n° 6. - Modalités de prélèvements pour
la recherche de légionelles et laboratoires compétents pour
les analyses de légionelles.
Fiche n° 7. - Recommandations spécifiques pour les patients
à haut risque.
Fiche n° 8. - Signalement et notification des légionelloses.
Fiche n° 9. - Les acteurs et leurs responsabilités.
FICHE I
Conception et maintenance
des installations de distribution d'eau
La circulaire DGS n° 97/311 du 24 avril 1997 relative à la
surveillance et à la prévention de la légionellose
précise les mesures de prévention à mettre en oeuvre
pour les installations à risque. La présente fiche complète
les dispositions de cette circulaire en ce qui concerne les installations
de distribution d'eau.
Rappel : les légionelles prolifèrent dans les installations
d'eau lorsque la température est comprise entre 25 et 43° C,
lorsque l'eau stagne et en présence de dépôts de tartre,
de résidus métalliques comme le fer et le zinc, de certains
matériaux tels que le caoutchouc, le chlorure de polyvinyle ou le
silicone et d'autres micro-organismes des milieux aquatiques, comme les
cyanobactéries ou les amibes libres. Pour plus d'information sur
l'état des connaissances relatives à l'évaluation
des risques liés aux légionelles, vous voudrez bien vous
référer au rapport du CSHPF mentionné auparavant (2).
Compte tenu de la faible production d'aérosols lors de l'utilisation
normale de l'eau à un robinet, les dispositions préventives
et les modalités de surveillance des installations préconisées
par le présent document doivent être menées prioritairement
dans les bâtiments pourvus de douches ou douchettes.
D'une manière générale, pour limiter le développement
des légionelles, il est nécessaire d'agir à trois
niveaux :
Dans les bâtiments existants, des travaux de réfection
peuvent s'avérer nécessaires afin de supprimer les défauts
de conception (cf. tableau n° 1). Il est donc indispensable de réaliser
au préalable une expertise des installations de distribution d'eau,
qui comportera notamment :
DISPOSITIF
technique concerné |
CONCEPTION/
Ajout/suppression d'équipement |
ENTRETIEN/FRÉQUENCE | ACTIONS SPÉCIFIQUES
relatives à la température de l'eau Système de production d'eau chaude sanitaire Pour les installations neuves, la production instantanée d'eau chaude sanitaire est la plus appropriée. |
---|---|---|---|
Mode de production d'eau chaude sanitaire à partir d'un échangeur à plaques | Il est préférable, pour les nouvelles installations, de ne pas installer de ballons de stockage de l'eau chaude produite. Dans ce cas, l'installation devra être dimensionnée afin d'assurer le débit maximum requis. | Contrôle annuel du disconnecteur sur l'alimentation
en eau du réseau primaire.
Vérification périodique de l'étanchéité des joints de l'échangeur. Lutte contre le tartre et la corrosion. La lutte contre l'entartrage nécessitera, dans bien des cas, le recours à des adoucisseurs qui, mal entretenus, peuvent favoriser la prolifération bactérienne. Les conditions d'emploi des résines échangeuses d'ions sont précisées dans les circulaire DGS/PGE/1-D n° 1136 du 23 juillet 1985 et n° 862 du 27 mai 1987. |
Réglage de l'échangeur à plaques
de manière à délivrer en permanence une eau à
une température supérieure à 50° C en tout point
du réseau de distribution.
Il est nécessaire de connaître la qualité de l'eau afin de prendre en compte les risques liés à l'entartrage ou à la corrosion du dispositif de production d'eau chaude sanitaire. |
Mode de production d'eau chaude sanitaire à partir d'un ballon d'eau chaude (électrique, gaz ou autre) | Ajouter, en cas d'absence d'une vanne, une vanne de purge
1/4 de tour au point bas du ballon.
Mettre en place sur l'évacuation des eaux de vidange une rupture de charge par surverse avant le raccordement au réseau d'eaux usées. |
Nettoyage, détartrage, et désinfection au
moins une fois par an (la conception du ballon doit prévoir ces
opérations : présence de trou d'homme d'au moins 50 centimètres
de diamètre pour les ballons supérieurs à 1 000 litres).
Ouverture complète de la vanne de vidange toutes les semaines. |
La température de l'eau à la sortie du ballon
doit être en permanence supérieure à 55° C.
Elévation quotidienne de la température du ballon au-delà de 60° C. |
Réservoir de stockage d'eau chaude (peut être préchauffée à partir d'un système de récupération d'énergie) | Le concept de récupération d'énergie
doit être réétudié pour prendre en compte le
risque lié aux légionelles.
Préférer les dispositifs par échanges thermiques. |
Entretien périodique : nettoyage, détartrage, et désinfection au moins une fois par an. | Suppression de tous les réservoirs de stockage d'eau préchauffés ou non à une température inférieure à 55° C. Ils favorisent le développement bactérien. |
DISPOSITIF
technique concerné |
CONCEPTION/
Ajout/suppression d'équipement |
ENTRETIEN/FRÉQUENCE | TEMPÉRATURE DE L'EAU |
---|---|---|---|
Réseau de distribution d'eau chaude sanitaire
Pour les installations neuves ou faisant l'objet d'une restructuration, un retour de boucle pour l'eau chaude sanitaire doit être prévu. Le mitigeage de l'eau doit être réalisé le plus près possible du point d'usage. |
|||
Le réseau de distribution d'eau chaude sanitaire | Repérer et identifier les réseaux par un
plan de récolement. Les actualiser à chaque modification
du réseau.
Remplacer les canalisations en mauvais état. Les opérations de rénovation devront avoir pour but la simplification du réseau et la réduction du maillage (boucles courtes). Identifier et supprimer tous les bras morts. Assurer une bonne circulation de l'eau. Calorifuger séparément le réseau d'eau chaude sanitaire et le réseau d'eau froide. Mettre en place un système de suivi de la température pour contrôler l'évolution de la température de l'eau en différents points de l'établissement. Le diamètre des canalisations doit prendre en considération les besoins d'écoulement permettant d'assurer une température suffisante en tout point du réseau. |
Suivi de l'évolution de la corrosion ou de l'entartrage
des canalisations d'eau chaude (fréquence annuelle). Il est recommandé
de mettre en place des manchettes démontables de contrôle
de même nature que le réseau.
Analyse et interprétation périodique des courbes de température afin d'appréhender et de corriger plus rapidement les dysfonctionnements éventuels du réseau d'eau chaude sanitaire. Comparaison des résultats des données acquises par rapport aux valeurs seuils hautes et basses préalablement définies. Tenir à jour et archiver l'information. |
Pour prévenir le risque de prolifération
des légionelles il est souhaitable de maintenir l'eau chaude sanitaire
à une température supérieure à 50 °C en
permanence en tous points du réseau.
Le réseau d'eau mitigée ne doit plus distribuer de l'eau à une température inférieure à 50 °C. |
Si le réseau est bouclé : | Il est fortement recommandé de prévoir dès
la conception un retour de boucle pour l'eau chaude sanitaire.
La distance entre les points de puisage et le réseau bouclé doit être réduite au maximum. Attention : le redimensionnement des pompes de recirculation peut se traduire, selon l'état des réseaux, par un décrochage de biofilm et d'éléments de corrosion. |
Vérification périodique du débit des pompes de recirculation. | La température en retour de boucle doit être
en permanence supérieure à 50 °C.
L'interprétation périodique des courbes de température permet d'ajuster manuellement ou automatiquement le débit des pompes de recirculation. |
Si le réseau n'est pas bouclé : | Etudier la faisabilité de la mise en oeuvre d'un
bouclage de l'eau chaude sanitaire.
En l'attente de la réalisation de ces travaux, il convient de prendre des mesures provisoires pour assurer le maintien de la température de l'eau par un cordon chauffant électrique placé autour de la canalisation d'eau chaude. Il est indispensable d'être très vigilant sur la qualité et les performances du cordon chauffant électrique, en cas de réseau non bouclé. |
Ouverture régulière des robinets de puisage d'eau chaude recommandée pour compenser la chute de température liée à l'absence de bouclage. |
Les points d'usage de l'eau |
Points d'usage de l'eau | Il est préférable de supprimer les points
d'eau très peu ou jamais utilisés.
Le mitigeage de l'eau doit se faire au plus près possible du point d'usage. Il est recommandé d'installer des flexibles de douche à la place des pommeaux fixes afin de limiter les aérosols. Il est conseillé de remplacer les mousseurs, et de les remplacer par des brise-jet, moins sujets à l'entartrage. Pour prévenir le risque de brûlures tous les points d'usage, en particulier les douches, doivent être équipés de mélangeurs avec limiteur de température (à préférer aux mitigeurs dont la chambre de mélange peut être un lieu de prolifération des légionelles) ou de mitigeurs thermostatiques. Des limiteurs de température ou des mitigeurs pourront être installés pour les autres points de puisage tels que les robinets. Pour les mitigeurs, prévoir des clapets anti-retour au plus près du point d'usage. |
Contrôle annuel du bon fonctionnement des vannes,
clapets, mitigeurs...
Entretien des appareils de robinetterie (têtes de robinets, flexibles et pommeaux de douche) : détartrage, désinfection, etc. Remplacement des accessoires de robinetterie usagés ou en mauvais état (y compris tous les joints). Si l'établissement est équipé de mitigeur, des procédures de nettoyage doivent être mises en oeuvre. Purges régulières des points d'eau, après leur nettoyage et désinfection des chambres inoccupées (par exemple, tous les jours pendant 5 mn pour une chambre située entre deux chambres occupées), et tout particulièrement avant l'arrivée d'un nouvel occupant. Purges particulières des canalisations situées au dernier étage des bâtiments, dans le cas où elles ne bénéficient pas de bouclage. Entretien des mitigeurs : démontage et détartrage de la chambre de mélange et remplacement de la cartouche de réglage. |
La température de l'eau délivrée
au point de puisage doit être inférieure à 50 °C
pour éviter le risque de brûlure.
Il est recommandé de préciser, avec un pictogramme à proximité du point d'usage de l'eau, la température réelle de l'eau chaude. Avant la prise de douches, il est recommandé de faire couler au sol l'eau jusqu'à stabilisation de la température (15 s minimum). |
Equipements spécifiques | Microfiltration (utilisation d'un filtre terminal à 0,2 µm) (cf. fiche 7). | Selon les recommandations du fabricant et la qualité
de l'eau :
- pour les filtres stérilisables et réutilisables un certain nombre de fois : entretien des filtres ; - pour les filtres à usage unique : renouvellement (souvent au bout de quelques jours). |
MATÉRIAUX | AVANTAGES | INCONVÉNIENTS | RECOMMANDATIONS |
---|---|---|---|
Pour éviter les problèmes d'incompatibilité
de matériaux entre eux, il faut vérifier la nature des différents
matériaux en contact avec l'eau chaude sanitaire
dans l'établissement. Pour les installations neuves ou lors d'une restructuration des réseaux d'eau chaude sanitaire, il est déconseillé d'utiliser de l'acier galvanisé. Remarque : Pour les matériaux plastiques à fort pouvoir de dilatation, adapter le montage si prévision d'éventuels chocs thermiques. |
|||
Cuivre
NF A 51 120 |
Mise en oeuvre facile/pertes de charges faibles.
Désinfection thermique et chimique (chlore ou peroxydes après nettoyage) possibles. Limite la formation du bio-film par action bactéricide de contact. |
Aucun fabricant n'a demandé la marque NF pour des
tubes de diamètre nominal supérieur à 54 millimètres.
Sensibilité à la corrosion par « érosion/cavitation » pour les tubes recuits ou surchauffés. |
Recommandé jusqu'au diamètre 54 millimètres. |
Acier inoxydable 316 L selon la norme AISI ou qualité équivalente | Adapté aux eaux corrosives et agressives.
Supporte la désinfection thermique ou chimique (peroxydes). |
Coût de fourniture élevé. La mise en oeuvre doit être réalisée par un personnel qualifié. | Utilisation recommandée pour les eaux agressives
et corrosives.
Prendre de préférence des tubes passivés sans soudure. A défaut, réaliser les raccordements tube à tube et tube à raccords par soudure autogène. Passivation de l'installation indispensable. |
Acier galvanisé | Désinfection thermique possible mais sans dépasser 60° C. | Dégradation accélérée à
une température supérieure à 60° C.
Pertes de charges importantes si corrosion ou entartrage. Incompatible avec la présence de cuivre en amont ou dans la boucle ainsi qu'avec tout traitement libérant des ions cuivre dans l'eau. Désinfection chimique au chlore peu efficace dans les canalisations corrodées même après détartrage. Risque de corrosion accru après détartrage et désoxydation. Les produits de corrosion favorisent le développement bactérien. |
Fortement déconseillé pour l'eau chaude
sanitaire et notamment lorsqu'elle est traitée au chlore.
Présence d'importantes quantités de tubes en acier galvanisé de mauvaise qualité actuellement sur le marché. Nécessité de traiter contre la corrosion certaines eaux (cf. domaine d'application de ce matériau, DTU 60-1, additif n° 4, chapitre 3). |
Polybutylène et polypropylène | Adaptés aux eaux corrosives.
Supportent la désinfection thermique ou chimique (chlore ou peroxydes). |
Matériaux pouvant être favorable à
la prolifération du bio-film.
Coût élevé |
Adapté aux tronçons dont le diamètre
est supérieur à 50/60.
Montage par brides. |
PE R
Polyéthylène réticulé |
Adapté aux eaux corrosives.
Supporte la désinfection thermique et chimique (chlore ou peroxydes). |
Matériau favorable à la prolifération du bio-film. | Adapté pour les tronçons dont le diamètre
est supérieur à 50/60.
Montage par brides. |
PVC C
Polychlorure-vinyle surchloré |
Adapté aux eaux corrosives.
Supporte la désinfection thermique ou chimique (chlore ou peroxydes). |
Matériau pouvant être favorable à
la prolifération du bio-film.
Coût supérieur au PVC. Peut relarguer du chloroforme par action du chlore sur les méthylcétones contenues dans le solvant des assemblages par collage et également du tétrahydrofurane. |
Adapté pour les tronçons dont le diamètre
est supérieur à 50/60.
Montage par brides. Surveiller la teneur en tétrahydrofurane et chloroforme de l'eau transportée par ce genre de matériau. |
PVDF
Polyvinylidène fluoré |
Adapté aux eaux corrosives.
Supporte la désinfection thermique ou chimique (chlore ou peroxydes). |
Coût supérieur à l'inox. | Produit peu intéressant eu égard aux coûts. |
Acier Inoxydable
304 L |
Non adapté si les chlorures sont à 50 mg/l ou s'il y a un traitement au chlore. | ||
PE
Polyéthylène |
Matériau incompatible avec l'eau chaude. | ||
Polyéthylène
basse et haute densité |
Matériau incompatible avec l'eau chaude. | ||
PVC
Polychlorure-vinyle |
Matériau incompatible avec l'eau chaude. | ||
Acier noir | Interdit pour les usages alimentaires et sanitaires (voir annexe I de l'arrêté du 29 mai 1997). | ||
Plomb | Interdit à la mise en oeuvre depuis le 5 avril 1995 (décret n° 95-363). |
FICHE II
Nettoyage et désinfection
dans les installations interieures d'eau chaude sanitaire
Pour lutter contre les légionelles de manière efficace
et durable, il est nécessaire d'agir préventivement, notamment
par une bonne conception des installations, ainsi que par une maîtrise
de la température de l'eau, afin d'utiliser le moins possible de
moyens curatifs ultérieurement, car les effets de ceux-ci sont de
courte durée et peuvent avoir, des conséquences néfastes
sur l'état des réseaux.
Les réseaux de distribution doivent être conçus
de manière à limiter l'installation de biofilms et/ou de
dépôts de produits de corrosion qui, du fait de leur constitution,
nuisent d'une part, à l'action des désinfectants et, d'autre
part, conduisent à limiter l'efficacité de certains traitements
curatifs. En outre, les traitements mis en oeuvre sont d'autant plus faciles
à réaliser que le réseau a été bien
conçu à l'origine.
Toutes les opérations de réparation via l'installation
de nouvelles conduites doivent être effectuées de telle sorte
qu'elles n'induisent pas une contamination du réseau. A l'achèvement
des travaux, des purges permettent d'éliminer les particules et
les souillures induites, et une désinfection finale permet de garantir
la qualité de l'eau séjournant dans le réseau.
Les réseaux d'eau, en particulier les réseaux d'eau chaude
sanitaire, nécessitent un entretien rigoureux et régulier.
Les opérations d'entretien comprennent le nettoyage des installations
(lutte contre le tartre et la corrosion) et, souvent, la désinfection
des installations (réseaux hors service).
I. - LES ACTIONS PRÉVENTIVES ET CURATIVES :
OBJECTIFS ET MOYENS À METTRE EN OEUVRE
1. Actions préventives
Elles concernent les traitements qui visent à prévenir un développement important de légionelles, et à maintenir la concentration en légionelles, éventuellement présentes en suspension dans l'eau chaude sanitaire, à un niveau acceptable. Deux types d'interventions sont possibles : traitements discontinus préventifs ou traitements continus.
1.1. Traitements discontinus préventifs
Ils consistent, à intervalle régulier, par exemple tous les mois, en un traitement comprenant une désinfection choc préventive précédée, à un rythme semestriel ou annuel, d'un nettoyage permettant :
1.2. Traitements continus
Ils consistent à mettre en oeuvre un procédé ou
une injection de produit (« désinfection continue »)
de manière permanente, permettant la maîtrise continuelle
des bactéries en suspension.
L'utilisation des désinfectants en continu dans de l'eau chaude
sanitaire est à éviter autant que possible. Cependant, cette
éventualité ne peut être écartée et doit
être réservée à des situations exceptionnelles,
lorsque les autres mesures préventives ne peuvent être mises
en oeuvre de manière satisfaisante (cf. fiche n° I).
2. Actions curatives
Les actions curatives correspondent aux traitements à caractère momentané qui peuvent être nécessaires à la suite de la mise en évidence dans l'eau de concentrations en légionelles excessives, ou bien lors de l'apparition de cas de légionellose(s) dont l'origine peut être associée à la qualité de l'eau distribuée. Le traitement curatif consiste à mettre en oeuvre, après nettoyage, une désinfection choc curative ponctuelle destinée à abattre de manière très significative, les légionelles en suspension et les légionelles fixées dans les biofilms. L'objectif attendu immédiatement après le choc est une concentration de légionelles en suspension inférieur au seuil de détection. Ces actions curatives ne peuvent être qu'exceptionnelles et de courte durée car, en l'absence de mesures préventives, le réseau se colonisera à nouveau en quelques semaines.
II. - LE NETTOYAGE ET LA DÉSINFECTION
1. Paramètres à prendre en compte
pour le nettoyage et la désinfection
L'efficacité des mesures de nettoyage et de désinfection dépend de nombreux paramètres. La technique, ainsi que le choix des produits doivent être adaptés au cas par cas, notamment en fonction de :
2. Traitements de nettoyage
Les traitements de nettoyage sont utilisés soit pour ôter les dépôts et incrustations, soit pour retirer tout ou partie du biofilm. Différentes techniques peuvent être utilisées pour le nettoyage des réseaux intérieurs d'eau chaude sanitaire, essentiellement par méthode chimique mais aussi, de façon très marginale, à l'air et à l'eau, ainsi qu'à l'eau seule.
2.1. Nettoyage chimique
Ce procédé consiste à introduire dans la canalisation
un mélange de produits chimiques permettant la dissolution des différents
dépôts. Ces derniers sont en général constitués
de carbonates de calcium et/ou d'hydroxydes de fer.
Les mélanges utilisés sont constitués d'un acide
(acide chlorhydrique ou acide sulfamique par exemple), de réducteurs
et d'un inhibiteur de corrosion (acide phosphorique par exemple).
Remarques :
L'effet des produits sur les matériaux doit faire l'objet d'une
attention particulière. Par exemple, l'acier galvanisé, notamment,
ne résiste pas aux traitements avec des produits acides et, le cas
échéant, un traitement de protection doit être envisagé
après emploi.
Les mélanges de produits chlorés et de produits acides
sont à proscrire.
La température d'utilisation des produits acides doit être
limitée à 50 °C pour des raisons d'effet sur les matériaux.
Les produits de nettoyage, c'est-à-dire de détartrage
et de désoxydation, sont à caractère acide. Compte
tenu de leur agressivité, ils ont une action très rapide
(de 1 heure à 10 heures). L'emploi de formulations contenant des
inhibiteurs de corrosion est souhaitable, mais il convient de s'assurer
que les produits ou formulations utilisés sont autorisés
par le ministère de la santé (3).
Il convient également de préciser que les produits chimiques
disponibles utilisés pour le nettoyage des conduites en acier galvanisé
ne permettent pas d'éliminer la totalité des produits de
corrosion. Ceux-ci, même après un rinçage prolongé,
peuvent adsorber les composés organiques (acides notamment) ou inhibiteurs
tels que les phosphates qui sont ensuite susceptibles de favoriser les
développements microbiens.
Le tableau n° 1 précise la liste des produits chimiques
de nettoyage autorisés ainsi que la compatibilité entre ces
produits et les matériaux constitutifs des installations.
II-2-2. Nettoyage à l'air et à l'eau
Il nécessite une vitesse de circulation de l'eau de l'ordre de
1 m/s avec ajout d'air et il faut impérativement pouvoir retirer
la totalité des particules décollées (installation
de robinets de décharge).
Ce type de traitement permet une bonne élimination des particules,
des boues et des biofilms sans nécessiter de grandes quantités
d'eau, ni des vitesses de circulations élevées. Par contre,
le mélange eau/air conduit à des vibrations dans les canalisations
susceptibles d'endommager les réseaux anciens.
II-2-3. Nettoyage à l'eau seule
Dans ce cas, la vitesse de circulation de l'eau doit être de 2
à 2,5 m/s et il est également indispensable de pouvoir retirer
la totalité des particules décollées, ce qui nécessite
l'installation de robinets de décharge.
Ce type de nettoyage permet une bonne élimination des particules,
des boues et des biofilms sans provoquer de vibrations importantes des
canalisations ; mais, la vitesse de l'eau devant être élevée,
sa mise en oeuvre n'est pas toujours possible.
II-3. Traitements de désinfection
II-3-1. Réseau hors service : désinfection discontinue
et « curative »
Un réseau est mis hors service lorsqu'il n'assure pas sa fonction
de distribution d'eau ; l'eau ne doit alors pas être mise à
la disposition des usagers pendant les opérations de traitement.
Les produits, les doses employées et les temps de contact seront
différents si la désinfection est réalisée
dans le but d'une action préventive, répétée
régulièrement ou si la désinfection est à visée
curative, réalisée alors dans le cadre d'une contamination
excessive en légionelles (cf. niveaux d'intervention en fiche 4
et 7).
Les tableaux n°s 2 et 3 présentent les désinfectants
actuellement autorisés en distinguant les deux types d'utilisation
et les compatibilités entre les matériaux et les désinfectants.
Traitement thermique curatif
Il consiste à faire circuler de l'eau à une température
de 70 °C environ pendant 30 minutes dans l'ensemble des réseaux
de distribution de la production jusqu'au point de puisage. Cette opération
doit être suivie d'un rinçage soigneux des canalisations (cf.
circulaire DGS n° 97/311 du 24 avril 1997).
Ce procédé a une bonne efficacité sur les micro-organismes
présents dans le réseau mais nécessite une conception
de l'installation et du réseau prévue à cet effet
car :
Certains matériaux ne supportent pas de traitement thermique
:
Les canalisations, raccords, etc., en matières plastiques ne
supportent pas les températures élevées, le cas de
la résistance du polypropylène restant cependant à
étudier, notamment pour les joints.
L'acier galvanisé n'est plus protégé de la corrosion
dès que la température de l'eau est supérieure à
60 °C car, à cette température, les produits de corrosion
du zinc qui ont réagi avec l'eau et ses constituants sont solubles
et ne procurent pas la protection constatée lorsque la température
est inférieure à 60 °C.
Les capacités thermiques des installations de production et
de distribution d'eau chaude ne permettent pas toujours d'atteindre les
70 °C aux points les plus éloignés de la production.
Il est souvent nécessaire de segmenter le réseau en plusieurs
secteurs qui sont alors tour à tour concernés par le choc
thermique.
Cette méthode nécessite de déployer d'importantes
mesures de protection pour éviter les brûlures pendant son
utilisation (affichage, personnel présent au point de puisage, etc.).
Ce traitement présente une bonne efficacité en profondeur
de la désinfection mais il n'a pas de caractère rémanent.
En outre, utilisée à répétition, la méthode
peut favoriser la formation de dépôts calcaires dans les réseaux
qui peuvent favoriser un nouveau développement des légionelles.
Traitement chimique
Ce type de traitement peut ne pas présenter une efficacité satisfaisante vis-à-vis des bactéries situées sous le biofilm ou dans les dépôts de produits de corrosion. Compte tenu de son caractère ponctuel, il n'a pas d'effet rémanent. Afin d'obtenir un bon résultat, il peut être nécessaire de répéter ce traitement plusieurs fois. Dans tous les cas, un rinçage suffisant doit être réalisé in fine jusqu'à disparition de toute trace de la solution désinfectante afin que le réseau remis en service délivre une eau conforme aux critères de potabilité en vigueur. Avant d'envisager ce type de traitement, il est nécessaire de vérifier la compatibilité des matériaux constitutifs des installations avec le produit (cf. tableau n° 3).
II-3-2. Réseau en service, désinfection « continue »
Les tableaux n°s 2 et 3 présentent la liste des produits et procédés utilisables de manière continue et leur compatibilité vis-à-vis des matériaux constitutifs des installations.
Température de l'eau
Le respect de températures suffisamment élevées dans les installations permet de limiter le développement des légionelles. Les consignes de températures sont précisées dans la fiche n° 1.
Désinfection en continu
La désinfection préventive est basée sur la maîtrise continue des bactéries en suspension. L'utilisation de produit désinfectant en continu est à éviter autant que possible. La maîtrise de la température de l'eau comme indiqué à la fiche n° 1 est à privilégier.
II-4. Traitements de protection
Le traitement de nettoyage et de désinfection des réseaux d'eaux (hors service) peut être suivi d'un traitement de protection si l'état du réseau le nécessite. Le tableau n° 4 présente la liste des produits utilisables.
PRODUITS | produits actifs de nettoyage | produits alcalins de neutralisation ou de passivation | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Acide chlorhydrique HCL passivé à l'acide phosphorique | Acide nitrique HNO3 | Acide citrique
HOC(CH2CO2H)2CO2 H ou acide ascorbique, mélangé avec de l'acide chloridrique passivé avec acide phosphorique |
Acide sulfamique NH2SO3H | Hydroxyde de sodium NaOH | Hydroxyde de potassium KOH | Carbonate de sodium Na2CO3 | Polyphosphates alcalins | Orthophosphates alcalins | Silicates
de sodium et de potassium |
|
Pas de mélange de produitLes produits alcalins peuvent être mélangés tout ou partie | ||||||||||
Ballons | ||||||||||
Résine organique | ? | ? | ? | O | ? | ? | O | O | O | O |
Mortier ciment adjuvanté | N | N | N | N | O | O | O | O | O | O |
O | O | O | O | O | O | O | O | O | O | |
Acier galvanisé | O | N | O | O | N | N | O | O | O | O |
Conduites | ||||||||||
Acier galvanisé | O | N | O | O | N | N | O | O | O | O |
Cuivre | O | N | O | O | O | O | O | O | O | O |
Inox | N | O | N | O | O | O | O | O | O | O |
Polyéthylène réticulé | O | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
PVC chloré | O | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
Echangeur | ||||||||||
Etain | O | N | O | O | O | O | O | O | O | O |
Nickel | N | N | N | O | O | O | O | O | O | O |
Cuivre | O | N | O | O | O | O | O | O | O | O |
Inox | N | O | N | O | O | O | O | O | O | O |
Raccord, robinetterie | ||||||||||
Bronze | M | N | M | O | O | O | O | O | O | O |
Laiton | M | N | M | O | N | N | O | O | O | O |
Nickel-chrome | M | O | M | O | O | O | O | O | O | O |
Elastomère (joints) | O | O | O | O | ? | ? | O | O | O | O |
O = compatible.
M = comportement mauvais aux chocs répétés. N = incompatibilité. ? = la compatibilité est fonction du produit, à demander au fabricant. |
PRODUITS | UTILISÉS EN TRAITEMENT
continu |
UTILISÉS EN TRAITEMENT
discontinu * |
UTILISÉS EN TRAITEMENT CHOC CURATIF
(Les concentrations de désinfectants sont données à titre indicatif. Il faut s'assurer au préalable de la tenue des matériaux avec les types et les doses de désinfectants utilisés) |
---|---|---|---|
Composés chlorés générant des hypochlorites (hypochlorite de sodium NaOCI, chlore moléculaire CI2, hypochlorite de calcium Ca[CIO]2) | 1 mg/l de chlore libre | 10 mg/l de chlore libre pendant 8 h | - 100 mg/l de chlore libre pendant 1 h
- ou 15 mg/l de chlore libre pendant 24 h - ou 50 mg/l de chlore libre pendant 12 h |
Dichloroisocyanurates (de sodium ou de sodium hydratés) | NON | 10 mg/l en équivalent chlore libre pendant 8 h | - 100 mg/l en équivalent chlore libre pendant 1
h
- ou 15 mg/l en équivalent chlore libre pendant 24 h - ou 50 mg/l en équivalent chlore libre pendant 12 h |
Dioxyde de chlore | 1 mg/l de CIO2 | NON | NON |
Péroxyde d'hydrogène mélangé avec argent | NON | 100 à 1 000 mg/l de peroxyde d'hydrogène pour un temps de contact fonction de la concentration en désinfectant et pouvant aller jusqu'à 12 h | |
Acide péracétique en mélange avec H2O2 | NON | NON | 1 000 ppm en équivalent H2O2 pendant 2 h |
Soude | NON | pH > 12 au moins 1 h.
Cependant : - des précautions doivent être prises pour la tenue des matériaux - cette solution doit être envisagée en dernier ressort et avec de grandes précautions eu égard au risque encouru par le personnel. |
|
PROCÉDÉS | |||
Choc thermique | Consignes de températures en fiche I | 70 °C pendant au moins 30 min | |
Filtration membranaire point de coupure de 0,2 µm | OUI | NON | NON |
* Les modalités de désinfection préconisées pour les traitements discontinus n'ont été validées que pour de petits réseaux, et les retours d'expériences ne permettent pas de les valider actuellement pour les réseaux de taille plus importante. |
TRÈS IMPORTANT
1. Il est important de noter que la désignation des produits chimiques dans ces listes n'implique pas la garantie de résultat du procédé. Les résultats, notamment sur l'abattement des légionelles, étant notamment liés :
PRODUITS
procédés |
PRODUITS
de désinfection utilisables en traitement continu |
PROCÉDÉ
de désinfection utilisable en traitement continu |
PRODUITS DE DÉSINFECTION
utilisables en traitement discontinu ou en traitement choc curatif |
PROCÉDÉ
de désinfection utilisable en traitement choc curatif |
|||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Composés chlorés générants des hypochlorites | Dyoxyde de chlore | Température (cf. fiche I pour les consignes de température) | Composés chlorés générant des hypochlorites | Dichloroiso cyanurate | Péroxyde d'hydrogène mélangé avec de l'argent | Acide péracétique mélangé avec du péroxyde d'hydrogène | Soude | Choc thermique | |
Ballons | |||||||||
Résine organique | O | O | O | O | O | ? | ? | ? | ? |
Mortier ciment adjuvanté | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
O | O | O | O | O | O | O | O | O | |
Acier galvanisé | O | O | < 60°C | M | M | N (1) | N | N | N |
Conduites | |||||||||
Acier galvanisé | O | O | < 60°C | M | M | N (1) | N | N | N |
Cuivre | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
Inox | O | O | O | N | N | O | O | O | O |
Polyéthylène réticulé | O | O | < 70°C | O | O | O | O | O | O |
PVC chloré | O | O | < 70°C | O | O | O | O | O | O |
Echangeur | |||||||||
Etain | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
Nickel | O | O | O | M | M | O | O | O | O |
Cuivre | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
Inox | O | O | O | N | N | O | O | O | O |
Raccord, robinetterie | |||||||||
Bronze | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
Laiton | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
Nickel-chrome | O | O | O | O | O | O | O | O | O |
Elastomère (joints) | M | M | ? | O | O | O | O | ? | O |
O = compatible.
M = comportement mauvais ou chocs répétés. N = incompatibilité. ? = la compatibilité est fonction du produit, à demander au fabricant. (1) Les données actuellement disponibles sur l'effet désinfectant du péroxyde d'hydrogène avec sels d'argent, utilisé dans des conduites en acier galvanisé, ne portent que sur des canalisation neuves et ne sont donc pas extrapolables aux installations anciennes (risque de décomposition de l'eau oxygénée absorbée sur des supports d'oxydes métalliques poreux). |
PRODUITS DE PROTECTION (anti-corrosion et anti-tartre) | |
---|---|
Réseau hors service | Réseau en service (eaux chaudes sanitaires) |
Cas sans objet | Produits actifs :
- Polyphosphates alcalins ; - Orthophosphates ; - Silicates de sodium ; - Silicates de calcium ; - Sulfates ou chlorures de zinc ; - Aluminimum par anode soluble * ; - Magnésium par anode soluble * Mélanges de produits : - les mélanges de polyphosphates alcalins, d'orthophosphates, de silicates de sodium et d'hydroxyde de sodium sont autorisés, tout ou partie NB : - les produits doivent être de qualité alimentaire et les doses injectées doivent être compatibles avec la réglementation des eaux destinées à la consommation humaine en vigueur et notamment pour les éléments chimiques suivants : silice, zinc, magnésium, phosphates, sulfates, sodium, ... - ne pas oublier de tenir compte de la qualité de l'eau du réseau public. |
* La mise en oeuvre d'un traitement de protection par anode soluble (aluminium ou magnésium) nécessite une surveillance particulière en raison de la formation possible de nitrites (réduction des nitrates) et de l'émission dans l'eau de quantité d'aluminium excessive (cas des anodes en aluminium). Les boues d'alumine formées dans les ballons peuvent être le siège de développements biologiques et notamment de légionelles. Il convient donc de pratiquer très régulièrement des chasses en fond de ballon permettant d'éliminer ces dépôts. |
FICHE III
Suivi de la température et des légionelles
dans les réseaux d'eau destinés à la consommation
humaine
Recommandations pour l'élaboration d'une stratégie de
surveillance
Modalités d'interprétation des résultats
Il est recommandé de consigner dans le carnet sanitaire l'ensemble
des résultats issus de la surveillance.
Le choix de la stratégie d'échantillonnage doit faire
l'objet d'une réflexion. Elle doit viser à obtenir une idée
globale de l'état de contamination des installations. Les tableaux
ci-après précisent les principaux points de contrôle,
la fréquence minimale et donnent des éléments d'interprétation
en fonction des points contrôlés. Dans tous les cas, les résultats
obtenus dans le cadre du suivi de ces indicateurs doivent faire l'objet
d'une interprétation et, si nécessaire, entraîner la
mise en oeuvre d'actions correctives (cf. fiches n° I, II, IV et VII).
La périodicité et le choix des sites de prélèvements
ne peuvent être définis une fois pour toutes. Ils dépendent
en effet des résultats observés, de l'usage qui est fait
des installations, de la manière dont les patients risquent d'être
exposés et des facteurs de risque de ces patients, ainsi que des
difficultés éventuellement rencontrées pour traiter
les épisodes de contamination.
Il est recommandé de relever la température, de préférence
en continu, avec une traçabilité de l'information par moyens
informatiques. L'interprétation des graphes de températures
permet de vérifier et de rectifier le fonctionnement des installations
(débit des pompes de recirculation, équilibrage des boucles
de distribution d'eau, etc.). Un maintien rigoureux des consignes de température
dans l'installation selon les préconisations de la fiche I, validé
par un suivi rigoureux de ce paramètre en conformité avec
le tableau ci-dessous, ainsi que des résultats d'analyses de légionelles
satisfaisants (cf. fiche n° IV) peuvent permettre de diminuer le nombre
d'analyses de légionelles à réaliser.
La stratégie d'échantillonnage, en vue de l'analyse de
légionelles, doit être adaptée à l'objectif
poursuivi : diagnostic du réseau, mise en évidence de dysfonctionnements,
connaissance des expositions, etc. Pour les prélèvements
effectués au niveau des points d'usage, lors de campagnes de prélèvements
réalisées en routine visant à évaluer les expositions,
il est recommandé de :
POINTS
de contrôle |
PRÉCAUTIONS À PRENDRE
pour le prélèvement (cf. fiche n° 6 sur les prélèvements) |
MESURES À EFFECTUER
et fréquence en préventif |
INTERPRÉTATION |
---|---|---|---|
1. Fond du ballon d'eau chaude. | Soutirer les dépôts avant de faire le prélèvement.
Fermer l'arrivée d'eau froide si arrivée en bas de ballon. |
Analyses de légionelles : 1 fois/an :
- plusieurs ballons en série : choisir à priori le dernier ballon ou le plus à risque pour ne pas augmenter le nombre de points d'échantillonnage ; - plusieurs ballons en parallèle : choisir l'un des ballons pour ne pas augmenter le nombre de points. Température : sa mesure à cet endroit ne présente pas d'intérêt (l'arrivée d'eau froide peut se situer à proximité). |
La mesure de légionelles donne une indication sur l'état de maintenance du ballon, mais n'est pas représentative de la qualité de l'eau distribuée. |
2. Sortie du ballon ou, à défaut, le point
d'usage le plus près du ballon.
Si plusieurs ballons : - en série : faire la mesure après le dernier ballon ; - en parallèle : faire la mesure après chaque ballon. |
Analyses de légionelles : pas d'analyses de légionelles
sauf si impossibilité d'augmenter la température de production
au-delà de 55 °C (eau de sortie).
Température : 1 fois/jour ou de préférence en continu. |
Contrôle du rendement thermique de l'installation de production. | |
3. Sortie de l'échangeur à plaques. | Température : 1 fois/jour ou de préférence en continu. | Contrôle du rendement thermique de l'installation de production. | |
3. Le point d'usage le plus défavorisé : point où la perte de charge est la plus importante (1 ou 2 échantillons). | Contrôle de l'exposition : le prélèvement
est effectué sur le premier jet d'eau.
Contrôle des conditions de maîtrise du réseau : le prélèvement d'eau est effectué après écoulement de 2 à 3 minutes de façon à recueillir l'eau circulant en amont. |
Analyses de légionelles : 1 fois/an.
Température de l'eau chaude (avant mitigeage) : 1 fois/semaine ou de préférence en continu. |
Donne le résultat le plus défavorable de
l'état de contamination du réseau.
La durée d'attente pour obtenir de l'eau chaude sanitaire est un indicateur de l'état d'équilibrage du réseau. Ainsi, l'obtention rapide (moins de 1 min) de l'eau chaude indique un bon équilibrage du réseau. En cas de plus longue durée d'attente, revoir l'équilibrage du réseau (réglage des vannes, entartrage...). Il se peut que, dans certaines parties du réseau, en général les plus éloignées, la recirculation de l'eau se fasse mal. |
4. Points d'usage représentatifs (2 ou 3 échantillons). | Contrôle de l'exposition : le prélèvement
est effectué sur le premier jet d'eau.
Contrôle des conditions de maîtrise du réseau : le prélèvement d'eau est effectué après écoulement de 2 à 3 minutes de façon à recueillir l'eau en amont. |
Analyses de légionelles : 1 fois/an.
Température de l'eau chaude (avant mitigeage) : 1 fois/semaine ou de préférence en continu. |
Donne une image représentative de la qualité de l'eau distribuée. |
5. Points d'usage représentatifs situés dans des services accueillant en permanence des patients dits à haut risque (2 ou 3 échantillons). | Contrôle de l'exposition : le prélèvement
est effectué sur le premier jet d'eau.
Contrôle des conditions de maîtrise du réseau : le prélèvement d'eau est effectué après écoulement de 2 à 3 minutes de façon à recueillir l'eau en amont. |
Analyses de légionelles : 1 fois/semestre.
Température de l'eau chaude (avant mitigeage) : 1 fois/semaine ou de préférence en continu. La surveillance doit être renforcée en fonction du type de dispositifs de production, de distribution et de puisage mis en oeuvre dans ces services. |
Donne une image représentative de la qualité de l'eau distribuée. |
6. Retour de boucle. | Faire couler 2 à 3 minutes. | Analyses de légionelles : 1 fois/an.
Température : 1 fois par jour ou de préférence en continu. |
Si le réseau est bien équilibré :
donne une idée globale de l'état de contamination des installations.
Une température correcte en retour de boucle n'est pas révélatrice de l'état de l'ensemble du réseau si le réseau n'est pas bien équilibré. |
POINT DE CONTRÔLE | PRÉCAUTIONS À PRENDRE | PARAMÈTRE MESURÉ | ACTIONS À METTRE EN OEUVRE |
---|---|---|---|
Plusieurs points d'usage représentatifs (2 ou 3). | Prélever l'eau après écoulement de 2 à 3 minutes. | Température : 1 fois/semaine. | Si la température est > 20 °C :
- il est nécessaire d'en déterminer la cause et d'y remédier (passage au droit d'une canalisation d'eau chaude dans une gaine technique, calorifugeage commun, absence de circulation à certains moments, etc.) ; - la recherche de légionelles est préconisée. Si les analyses effectuées montrent une présence de légionelles, il est nécessaire de se conformer aux niveaux d'intervention préconisés à la fiche n° 4. Si on constate une augmentation anormale de la température, il est recommandé d'entreprendre les mêmes actions de recherche des anomalies du réseau et d'y remédier (cf. ci-dessus). |
FICHE IV
Actions préconisées en fonction des concentrations en
légionelles
dans les installations de distribution d'eau
Dans le tableau ci-après figurent différents types d'actions
préconisées en fonction des concentrations en Legionella
pneumophila mesurées aux points d'usage de chaque entité
de production et de distribution des installations d'eau chaude (c'est-à-dire
aux points d'usage les plus défavorisés et aux points d'usage
représentatifs tels que présentés à la fiche
n° 3). Ces préconisations sont établies pour la majeure
partie de la population hospitalière. Pour les patients dits «
à haut risque », des mesures de prévention particulières
sont nécessaires ; elles figurent à la fiche n° 7.
Ces préconisations doivent être adaptées à
chaque situation particulière. Elles doivent être mises en
oeuvre non seulement sur les secteurs contaminés mais sur tous ceux
qui sont susceptibles de l'être, dès lors qu'une analyse effectuée
à l'un des points représentatifs est défavorable,
c'est-à-dire égale ou dépasse 10³ UFC Legionella
pneumophila/litre d'eau. Les actions doivent être appliquées
jusqu'à retour à des niveaux de contamination inférieurs
à 10³ UFC Legionella pneumophila/litre d'eau.
TABLEAU N° 1
Actions préconisées en fonction des concentrations en Legionellapneumophila dans l'eau des installations de distribution aux points d'usage
L'objectif cible est de maintenir la concentration en légionelles à un niveau inférieur à 10³ UFC Legionella pneumophila/litre d'eau | Entretenir régulièrement les réseaux
et les équipements ;
Surveiller régulièrement les paramètres physiques (température de l'eau) et microbiologiques. |
Le fait d'atteindre 10³ UFC Legionella pneumophila/litre d'eau doit déclencher l'alerte et la mise en place progressive des mesures suivantes | 1. Mesures de base :
- s'assurer que l'information est adressée sans délai à l'ensemble des personnels en charge de la gestion de l'eau, du CLIN, de l'équipe opérationnelle d'hygiène et des services concernés ; - comprendre l'origine des écarts avec les résultats des analyses antérieures et rechercher les causes de la prolifération ; - évaluer l'étendue de la contamination du réseau ; - mettre en oeuvre les mesures nécessaires à la maîtrise de la concentration en légionelles (détartrage, purge, réglage de la température, travaux) ; - renforcer la surveillance des paramètres physiques et microbiologiques. 2. Selon l'importance de la prolifération : - mettre en oeuvre les actions curatives nécessaires (nettoyage et désinfection, purge, montée en température) ; - assurer une information adaptée des malades accompagnée de conseils ; - en fonction de l'analyse bénéfice/risque faite au cas par cas, supprimer les usages à risque (bains bouillonnants, douches) et mettre en oeuvre des moyens permettant de limiter l'exposition aux aérosols (lavage au gant, bain) ; - suivre l'efficacité des mesures mises en oeuvre. |
FICHE V
Règles de surveillance et niveaux d'intervention en fonction
des concentrations
en légionelles dans les autres installations à risque
I. - TOURS AÉRORÉFRIGÉRANTES
L'utilisation de systèmes de refroidissement est principalement
liée aux besoins de climatisation. Certaines applications nécessitent
un refroidissement permanent et fiable (salles informatiques, salles blanches...),
d'autres répondent à des besoins plus ponctuels (bureaux,
hôtellerie,...).
Des recommandations sur la conception des tours de refroidissement,
les opérations de maintenance et d'entretien, la protection du personnel
exposé ainsi que sur la surveillance de ces installations sont précisées
dans le « Guide de bonnes pratiques de gestion des tours de refroidissement
» édicté par les ministères de l'industrie,
de l'aménagement du territoire et de l'environnement et le ministère
de l'emploi et de la solidarité en septembre 2001 (document disponible
sur le site Internet du ministère chargé de la santé
: www.sante.gouv.fr).
En ce qui concerne la surveillance des teneurs en légionelles,
d'une manière générale, sans préjudice des
dispositions réglementaires en vigueur (4), il est nécessaire
de réaliser au minimum une analyse annuelle de légionelles,
selon les prescriptions de la fiche 6 relative aux modalités de
prélèvement pour la recherche de légionelles. Pour
des concentrations en légionelles inférieures à 10³
UFC Legionella sp. (5)/Litre, il convient de procéder aux mesures
d'entretien et au suivi habituel des installations. Lorsque les concentrations
sont égales ou supérieures à 10³ UFC Legionella
sp./Litre il convient de respecter les niveaux d'intervention qui figurent
dans le tableau ci-après.
NIVEAUX | CONCENTRATIONS | ACTIONS |
---|---|---|
Niveau d'alerte | 10³ UFC Legionella sp./Litre | Mise en oeuvre des mesures nécessaires pour abaisser la concentration en Legionella species en dessous de 10³ UFC/L |
Niveau d'action | 105 UFC Legionella sp./Litre | - Arrêt du fonctionnement du système de refroidissement*
- Information de la DDASS ou du service d'inspection des installations classées dans le cas ou la tour relève de la réglementation des installations classées pour la protection de l'environnement - Vidange, nettoyage, désinfection avant remise en service* |
* Si l'exploitant justifie d'une impossibilité technique à respecter ces dispositions (vidange, nettoyage, désinfection), il devra alors mettre en oeuvre un traitement particulier contre les Legionella et apporter la preuve de son efficacité. |
II. - AUTRES INSTALLATIONS À RISQUE
Rappel : Des recommandations générales de prévention
contre la prolifération de légionelles dans les systèmes
de climatisation à batteries, les bains à remous ou les bains
à jets figurent dans la circulaire DGS n° 97-311 du 24 avril
1997 et il convient de s'y informer.
En ce qui concerne les bains à remous, les bains à jet,
il est nécessaire de réaliser au minimum une analyse annuelle
de légionelle. L'eau utilisée doit avoir une concentration
en Legionella pneumophila inférieure au seuil de détection.
Par ailleurs, les installations décoratives de type fontaine,
bassins décoratifs à jets situées à l'intérieur
de locaux, recyclant l'eau et produisant des aérosols doivent faire
l'objet de traitements et de contrôles adaptés, de manière
à maintenir les concentrations en légionelles à des
taux inférieurs au seuil de détection.
Les humidificateurs à ruissellement et à pulvérisation
d'eau sous pression, utilisés dans les installations de traitement
d'air, sont à proscrire. Afin d'éviter tout développement
de micro-organismes, il est particulièrement recommandé d'utiliser
des systèmes humidificateurs à vapeur.
FICHE VI
Modalités de prélèvements pour la recherche de
légionelles
et laboratoires compétents pour les analyses de légionelles
dans l'eau
I. - Prélèvement (6)
Rappels : les légionelles prolifèrent sur les surfaces
en contact avec l'eau et sont émises dans la veine liquide en fonction
notamment des mouvements hydrauliques. Les caractéristiques de fonctionnement
des équipements et les modalités de recueil de l'eau interviennent
sur les dénombrements, et doivent donc être connues pour permettre
d'interpréter les résultats.
Le choix des points de prélèvement et les modalités
de prélèvement relèvent de la stratégie d'échantillonnage.
La recherche de légionelles est habituellement réalisée
à partir d'échantillons d'eau (volume 1 litre) en respectant
la norme NF T 90 - 431. L'analyse d'échantillons d'éléments
solides présente un intérêt écologique, mais
les prélèvements s'avèrent parfois délicats
et sont peu pratiqués en France (norme ISO 11731). Quant aux échantillons
d'air, les difficultés liées aux conditions de prélèvement
en réservent l'analyse à des situations biens ciblées,
où un émetteur d'aérosols est identifié. Seules
les analyses de légionelles dans l'eau sont traitées dans
cette fiche.
I.1. Matériel
Flaconnage : récipients stériles d'un volume de 1 litre,
si possible en plastique pour éviter la casse du verre.
Les flacons destinés à être introduits dans l'eau
sont conditionnés en emballage stérile.
Les échantillons provenant de réseaux d'eau traités
par un oxydant sont recueillis dans des flacons contenant du thiosulfate
de sodium en quantité suffisante pour neutraliser l'oxydant.
Dans le cas des fluides techniques de tours aéroréfrigérantes
traitées avec d'autres classes de produits, la composition des mélanges
neutralisants n'est pas définie (7). Canne, entonnoir et raclette
flambables, dispositif stérile pour aspiration d'eau.
Chalumeau.
Thermomètre.
Trousse de dosage du chlore.
Enceinte réfrigérée.
Gants stériles.
Une trousse d'analyse pour le dosage de la concentration en désinfectants
si le réseau est traité.
I.2. Réseaux d'eau intérieurs des bâtiments
I.2.1. Points techniques sur réseau d'eau chaude
Vannes de sortie d'eau du générateur, du retour de boucle,
de pied de colonne... : flamber et faire préalablement couler l'eau
2 à 3 minutes de façon à réduire la contamination
périphérique.
Partie basse de ballon : faire couler l'eau abondamment pour chasser
les dépôts de la canalisation d'évacuation (faire en
sorte de ne pas prélever l'eau froide d'alimentation).
I.2.2. Points d'usage sur réseau d'eau chaude : robinets et pommes de douche
Contrôle de l'exposition : le prélèvement d'eau
est réalisé sur le premier jet d'eau de façon à
recueillir la contamination périphérique, supposée
être la plus importante. Mousseur et pomme de douche ne sont pas
démontés.
Relever le temps nécessaire à l'obtention de la température
de consigne. Indiquer les conditions d'usage du poste avant le recueil
(8).
Contrôle des conditions de maîtrise du réseau :
le prélèvement d'eau est effectué après écoulement
de 2 à 3 minutes de façon à recueillir l'eau de l'amont.
Pour éviter toute détérioration de la robinetterie,
le flambage n'est pas préconisé.
I.2.3. Postes sur réseau d'eau froide
Points techniques, aval compteur : recueillir l'eau après flambage
et écoulement.
Points d'usage périphériques : prélever l'eau
après écoulement, au niveau d'un robinet simple bec, si possible.
En effet, un prélèvement effectué sur un mélangeur
ou mitigeur risque d'entraîner la flore périphérique
liée à l'eau chaude.
I.3. Tours aéroréfrigérantes et condenseurs à
évaporation forcée
I.3.1. Prélèvements d'eau
Ils sont réalisés sur des équipements en fonctionnement,
c'est-à-dire en eau circulante, et ce à distance des opérations
de traitement « choc » (au moins 48 heures après le
traitement de choc ou juste avant).
Caissons de réception des fluides de ruissellement : après
arrêt du ventilateur et ouverture de la trappe d'accès par
l'agent d'exploitation, introduire le flacon dans l'eau en s'écartant
du point d'arrivée de l'eau d'appoint (prendre la précaution
de revêtir un gant ou utiliser une canne à prélèvement
préalablement décontaminée par flambage). A défaut,
l'échantillon peut être recueilli au niveau de la vanne de
purge, après avoir procédé à un écoulement
abondant.
Circuit d'eau :
A proximité immédiate de la tour, l'agent préleveur
doit porter un masque de type P3, destiné à le protéger
des aérosols biologiques.
I.3.2. Prélèvements de boues ou de biofilms
Ils sont réalisés au niveau du caisson, de la partie supérieure de la tour de refroidissement ou de toute autre localisation pour identifier des niches contaminantes. Le support est gratté à l'aide d'une raclette préalablement décontaminée par flambage, et le dépôt est introduit dans un récipient stérile.
I.4. Installations de conditionnement d'air
Batterie froide : si le fond du bac est recouvert d'eau, aspirer celle-ci
à l'aide d'une seringue stérile.
Laveur d'air : l'eau du bac est introduite dans le flacon fixé
à une canne de prélèvement préalablement décontaminée
par flambage.
Générateur d'aérosols : l'eau est prélevée
dans le réservoir selon un mode de soutirage approprié à
chaque système. Le dispositif de traitement d'eau situé en
amont peut faire l'objet également d'un prélèvement.
I.5. Fontaines décoratives, etc.
Sortie immédiate du bassin, au niveau d'une vanne sur la canalisation
de recirculation de l'eau : après flambage et écoulement.
Dans le bassin : l'eau est recueillie dans un flacon fixé à
une canne préalablement décontaminée par flambage.
I.6. Fiche de prélèvement
Seront notamment mentionnés :
I.7. Conditions d'acheminement
Les prélèvements sont programmés en accord avec
le laboratoire qui effectue les analyses.
Les échantillons sont remis le jour même au laboratoire
pour analyses. Si leur réception est prévue pour le lendemain,
ils sont placés dans un emballage réfrigéré.
Ne pas congeler les échantillons.
II. - Laboratoires compétents pour les analyses de légionelles
Dans le cadre de l'autosurveillance des installations demandée par les circulaires de 1997 et 1998, il est vivement recommandé de s'adresser aux trois catégories de laboratoires qualifiés ci-après :
FICHE VII
Recommandations spécifiques pour les patients à haut risque
I. - Définition des patients à haut risque
Les patients dits « patients à haut risque » sont les immunodéprimés sévères, et particulièrement les immunodéprimés après transplantation ou greffe d'organe et les immunodéprimés par corticothérapie prolongée (0,5 mg/kg de prednisone pendant 30 jours ou plus, ou équivalent) ou récente et à haute dose (c'est-à-dire supérieure à 5 mg/kg de prednisone pendant plus de 5 jours).
II. - Mesures à mettre en oeuvre pour les patients à haut risque
Pour les patients à haut risque, l'eau soutirée au niveau
des points d'usage à risque doit respecter en permanence une concentration
en Legionella pneumophila inférieure au seuil de détection.
Les points d'usage à risque pour les patients à haut risque
correspondent aux points d'usage susceptibles d'exposer ces patients à
un aérosol ; il s'agit en particulier des douches.
Chaque établissement devra définir, en liaison avec le
CLIN, des mesures spécifiques pour les patients à haut risque
lorsqu'il n'est pas possible d'assurer en permanence une concentration
en Legionella pneumophila inférieure au seuil de détection
dans l'eau du réseau alimentant les points d'usage à risque.
II.1. Pour les services accueillant régulièrement des patients à haut risque
Il est recommandé de créer des secteurs équipés
de « points d'usage sécurisés », c'est-à-dire
des secteurs dans lesquels des moyens spécifiques sont déployés
permettant de respecter, au niveau des points d'usage à risque,
des niveaux de concentration en Legionella pneumophila inférieurs
au seuil de détection dans l'eau soutirée : microfiltres
terminaux constitués d'une membrane à 0,2 µm, dispositif
de production autonome et instantanée d'eau chaude, traitement spécifique
de l'eau, etc.
Le nombre d'installations et leur localisation seront définis
en fonction de la taille, de l'organisation et du recrutement de l'établissement.
Concernant les filtres, il faudra veiller à respecter les conditions
préconisées par le fabricant pour la mise en oeuvre des filtres,
à savoir :
II.2. Lorsqu'il n'est pas possible d'identifier des services particuliers
pour l'accueil des patients à haut risque
Les points d'eau d'usage à risque des chambres occupées par ces
patients seront « sécurisés » au cas par cas, ou bien
un accès à des points d'eau « sécurisés »
sera mis en place. Concernant les filtres, les mêmes procédures
de renouvellement et d'entretien que celles décrites au paragraphe II.1
ci-dessus devront être mises en place.
II.3. Dans l'impossibilité de réaliser les mesures citées
précédemment (cf. II-1 et II-2) ou dans l'attente de leur mise
en oeuvre, les mesures suivantes doivent être mises en oeuvre simultanément
Les patients à haut risque seront informés du danger de l'utilisation
des points d'eau d'usage à risque (notamment des douches) non équipés
de microfiltres.
Des alternatives aux douches seront proposées par le CLIN de l'établissement
pour éviter que les patients soient en contact avec un aérosol
: lavage au gant, bain... La décision d'autoriser telle ou telle alternative
pour ces patients sera prise, après avis du CLIN, en fonction des caractéristiques
du réseau et de la qualité de l'eau.
Un protocole de purge des points d'eau, comme douche et robinetterie, dans les
chambres accueillant des patients à haut risque sera défini.
FICHE VIII
Signalement et notification des légionelloses
Dans la présente circulaire, le terme « légionellose » correspond à la pneumopathie aiguë grave, c'est-à-dire à la « maladie du légionnaire ».
I. - Diagnostic
Le diagnostic de légionellose par détection de l'antigène
urinaire spécifique est conseillé en raison de la sensibilité,
de la spécificité et de la facilité de réalisation
de ce test. Cet examen a été inscrit récemment à
la nomenclature des actes de biologie médicale (arrêté
du 25 janvier 2000, J.O. du 26 janvier 2000). Il permet un diagnostic rapide
et de ce fait, rend possible le signalement immédiat des cas aux
autorités sanitaires.
Cependant, l'isolement du germe par culture à partir de prélèvements
broncho-pulmonaires (expectoration, produit de lavage alvéolaire)
est la seule méthode permettant l'identification de la souche. Cette
identification est nécessaire pour comparer la souche du cas à
des souches environnementales et à celles d'autres patients afin
de rechercher une exposition commune. L'isolement des souches par culture
doit donc, le plus souvent possible, être associé à
la recherche de l'antigène urinaire. Les souches isolées
doivent être envoyées systématiquement au centre national
de référence des légionelles.
De plus, conformément à la circulaire 97/311 du 24 avril
1997, en cas de légionellose d'origine nosocomiale, une étude
environnementale est indispensable, même si le cas est isolé,
afin d'identifier la source potentielle d'infection. Il est également
nécessaire de rechercher d'autres cas de légionellose confirmés
ou possibles et de prendre les mesures de prévention.
II. - Signalements et notification
II.1. Déclaration obligatoire : procédure de signalement
et de notification (cf. article R. 11-2 et R. 11-3 du code la santé
publique modifiés par le décret n° 2001-437 du 16 mai
2001)
La légionellose est une maladie qui doit être signalée
sans délai au médecin inspecteur de santé publique
de la DDASS par le médecin qui constate le cas possible ou confirmé,
par le responsable du laboratoire d'analyses de biologie médicale
ou du service de biologie (article R. 11-3 du code la santé publique).
Le médecin ou le responsable doit ensuite le notifier à l'aide
d'une fiche à la DDASS (article R. 11-2 du code de la santé
publique modifié par le décret n° 2001-437 du 16 mai
2001).
II.2. Signalement des infections nosocomiales (cf. articles R. 711-1-11
à 14 du code de la santé publique, décret n° 2001-671
du 26 juillet 2001 relatif à la lutte contre les infections nosocomiales
dans les établissements de santé et modifiant le code de
la santé publique)
D'autre part, sans préjudice de la procédure ci-dessus,
en cas de légionellose d'origine nosocomiale probable ou certaine,
le professionnel de santé hospitalier qui constate le cas en informe
le praticien de l'équipe opérationnelle d'hygiène
hospitalière. (cf. circulaire DHOS/E2 - DGS-SD5C n° 2001/383
du 30 juillet 2001 relative au signalement des infections nosocomiales
et à l'information des patients en matière d'infection nosocomiale
dans les établissements de santé).
FICHE IX
Les acteurs et leurs responsabilités
Il est très souvent constaté en matière de lutte
contre la légionellose, qu'une absence d'information, de coordination
ou d'implication des acteurs concernés conduit à ralentir
la bonne mise en oeuvre des mesures de gestion en routine ou lors des alertes.
Une analyse des risques doit être menée en association entre
les différents intervenants de l'établissement. Une grande
attention doit être portée à la définition des
procédures d'alerte en cas de survenue de difficultés et
à la description des modalités d'intervention, des mesures
de sauvegarde et des précautions à prendre.
Le rôle et la responsabilité de chacun des intervenants
doivent être clairement définis. Une implication des acteurs
suivants est nécessaire.
1. Pour les établissements de santé
Le directeur général, les directeurs administratifs concernés (pour le management, la passation de marchés), le service technique de l'établissement (plans et travaux), le prestataire de service d'exploitation et de maintenance des installations, le personnel soignant et pas seulement médical (pour les aspects concernant les soins et notamment les interventions lors de la survenue de cas de légionellose), l'équipe opérationnelle d'hygiène, le CLIN, le professionnel chargé du signalement des infections nosocomiales. Notons que le CLIN peut également apporter une expertise sur les questions que les établissements se posent en matière de gestion des risques liés aux légionelles.
2. Pour les analyses
Les responsables des laboratoires d'analyses.
3. Pour la distribution de l'eau
- le responsable de la distribution publique (maire, président
du syndicat de distribution, responsable des services techniques, représentant
de la société concessionnaire ou fermière) ;
- les techniciens ou les personnels qui gèrent et entretiennent
les réseaux intérieurs de distribution d'eau ;
- le propriétaire ou les utilisateurs d'une ressource en eau
privée (par ex. : puits ou captage), s'il est fait appel à
cette solution particulière.
L'identification des missions de chaque intervenant est en effet un
des points essentiels pour la mise en place d'une démarche qualité
(cf. norme NF-EN-ISO 9001). Ces missions peuvent notamment être décrites
dans les fiches de poste qui précisent les tâches à
accomplir. Cette description doit tenir compte des dispositions juridiques
générales, en particulier du code de la santé publique
et de l'organisation propre à chaque structure :