RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA PROTECTION SOCIALE |
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CIRCULAIRE N°DHOS/E4/E2/DGAS/2C/DGS/7A/377 du 3 août 2004 relative
aux matériels de prévention et de lutte contre les fortes chaleurs dans
les établissements de santé et les établissements d’hébergement pour personnes
âgées Date d'application : immédiate NOR : SANH0430413C (texte non paru au journal officiel) Grille de classement : SP 31 |
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Résumé : La présente circulaire précise les mesures de prévention et de lutte contre les fortes chaleurs dans les établissements de santé et les établissements d’hébergement pour personnes âgées |
Mots-clés : canicule, brumisateur, solution de réhydratation |
Textes de référence : Le code de la santé publique
et notamment les articles R.1321-1 à 5, R.1321-17 à 19, R.1321-23 et 25,
R.1321-28 à 30. Circulaire DGS/PGE/1D n° 2058 du 30 décembre 1986 relative aux fontaines réfrigérantes. Circulaire DGS/VS2 n°97/311 du 24 avril 1997 relative à la surveillance et à la prévention de la légionellose. Circulaire DGS n°98/771 du 31 décembre 1998 relative à la mise en œuvre de bonnes pratiques d’entretien des réseaux d’eau dans les établissements de santé et aux moyens de prévention du risque lié aux légionelles dans les installations à risque des bâtiments recevant du public. Circulaire DGS/SD7A/SD5C-DHOS/E4 n°2002-243 du 22 avril 2002 relative à la prévention du risque lié aux légionelles dans les établissements de santé. Circulaire DGS/SD7A – DHOS/E4 – DPPR/SEI n° 2003/306 du 26 juin 2003 relative à la prévention du risque lié aux légionelles dans les tours aéroréfrigérantes des établissements de santé Instruction DHOS du 14 août 2003 relative à l’approvisionnement en urgence en solutions de réhydratation pendant le week-end du 15 août. Lettre circulaire du 10 février 2004 du secrétaire d’Etat aux personnes âgées relative à la prévention des conséquences d’une nouvelle période de canicule dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA). Lettre circulaire du 26 mars 2004 du secrétaire d’Etat aux personnes âgées relative au dispositif de prévention des conséquences d’une nouvelle période de canicule et de mise en œuvre du plan de médicalisation des EHPAD. Circulaire DHOS/E4 DGAS/2C n?2004-207 du 5 mai 2004 relative au rafraîchissement de l’air des locaux des établissements de santé et des établissements médico-sociaux. Lettre circulaire du 10 mai 2004 du ministre de la santé et de la protection sociale relative à l’équipement des établissements de santé, des unités de soins de longue durée, des maisons de retraite et des foyers-logements en appareils permettant de rafraîchir leurs locaux. Circulaire n°219 du 12 mai 2004 définissant les actions à mettre en œuvre au niveau local pour détecter, prévenir et lutter contre les conséquences sanitaires d’une canicule. Plan national canicule (PNC) Actions nationales et locales à mettre en œuvre par les pouvoirs publics afin de prévenir et réduire les conséquences sanitaires d’une canicule (consultable sur le site internet du ministère de la santé et de la protection sociale : http://www.sante.gouv.fr/index.html). Rapport du Conseil supérieur d’hygiène publique de France relatif à la gestion des risques liés aux légionelles, novembre 2001. 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales, CTIN 1999 |
Textes abrogés ou modifiés : néant |
Annexes : |
Il vous a été demandé par circulaires en date du 10 février, 5 mai et 12 mai 2004, citées en référence, de veiller à ce que les établissements de santé et les établissements d'hébergement pour personnes âgées mettent en place des protocoles de prévention et d’action, en cas de forte chaleur.
A ce titre, il leur est demandé, en particulier, de vérifier qu’ils disposent de matériels divers de prévention et de lutte contre les fortes chaleurs en quantités disponibles suffisantes : porte-sérums et poches de perfusion, brumisateurs d’eau, boissons fraîches et boissons gélifiées, lingettes humectables, poches à glace, ventilateurs...
La présente circulaire vise
à appeler l’attention des établissements de santé et des établissements
d’hébergement pour personnes âgées sur deux points particuliers :
* les
précautions d’utilisation des brumisateurs,
* la nécessité de vérifier les
stocks de solutions de réhydratation.
1. BRUMISATEURS D’EAU ET LEUR PRECAUTION D’UTILISATION
1.1 Définition et risques sanitaires
Les brumisateurs ou vaporisateurs d’eau peuvent être à usage individuel ou employés dans des installations collectives. Les brumisateurs d’eau individuels sont de deux types : les brumisateurs pré-remplis à usage unique (généralement sous pression de gaz) d’une part et les brumisateurs rechargeables (vaporisateurs à eau et à pression ambiante) d’autre part. Les installations collectives de brumisation d’eau sont alimentées par un réseau de distribution d’eau.
L'eau contenue dans les brumisateurs d’eau (brumisateurs rechargeables et installations collectives de brumisation) peut dans certains cas (stockage prolongé ou réchauffement de l’eau en période de forte chaleur, stagnation de l’eau lorsque les installations collectives ne fonctionnent pas en continu), présenter des conditions favorables à la survie et à la prolifération de germes pathogènes tels que Legionella pneumophila et Pseudomonas aeruginosa. Ces brumisateurs sont donc susceptibles d’exposer des personnes à des aérosols contaminés pouvant entraîner un risque d’infections, notamment respiratoires, en particulier parmi les patients fragilisés et les personnes âgées.
L'utilisation de ces équipements doit en conséquence faire l’objet de précautions particulières par les utilisateurs, (contrôle de la qualité sanitaire de l’eau utilisée, conditions d’usage et de stockage éventuel de l'eau), notamment lorsqu’ils sont utilisés auprès de patients vulnérables et des personnes âgées dans les établissements de santé et les établissements d’hébergement pour personnes âgées.
1.2 Précautions
d’utilisation
Les brumisateurs individuels
sous pression de gaz anaérobie ne permettent pas a priori la prolifération de
germes aérobies précités. En revanche, s’agissant des brumisateurs rechargeables
individuels, il est conseillé par précaution d’utiliser pour ces dispositifs de
l’eau conditionnée (eau de source ou eau minérale naturelle) ou de l’eau stérile
pour irrigation. L’utilisation de l’eau de distribution du réseau public qui ne
serait pas contrôlée spécifiquement dans l'établissement au point de puisage
ainsi que l’eau des fontaines réfrigérantes est à proscrire dans ces
équipements, sauf si elle respecte les seuils suivants :
* teneur en
Pseudomonas aeruginosa inférieure ou égale à 1UFC (unités formant colonie) par
100 mL ;
* et absence de Legionella pneumophila, c’est-à-dire un résultat
inférieur à 250 UFC/L. L’expression du résultat devra porter le commentaire
suivant : « Légionella et L. Pneumophila non détectées » (norme NF T90-431 de
septembre 2003).
Par ailleurs, les
fontaines réfrigérantes doivent être soumises à une maintenance et à des
contrôles de l’eau, comme cela est évoqué dans la circulaire DGS/PGE/1D n°2058
du 30 décembre 1986 relative aux fontaines réfrigérantes, et selon une procédure
définie et validée pour satisfaire aux normes de potabilité en
vigueur.
Lorsque le réservoir des
brumisateurs rechargeables est presque vide, les remises à niveau de liquide
sont à proscrire : le liquide restant doit être vidé avant de procéder à un
nouveau remplissage. Le brumisateur doit être lavé tous les jours :
* soit au
lave-vaisselle,
* soit en l’immergeant dans une solution de détergent
désinfectant agréé « contact alimentaire » pendant le temps préconisé par le
fabricant, avant de le rincer abondamment, de l’égoutter et d’en sécher la
partie extérieure.
Le stockage de ces
brumisateurs individuels rechargeables ou pré-remplis à usage unique ne doit pas
être réalisé dans des endroits susceptibles de dégrader la qualité du contenant
et de l’eau.
L’utilisation de l’eau du
réseau public non contrôlée spécifiquement au point de puisage par
l'établissement est à proscrire dans ces équipements, sauf si elle respecte les
seuils suivants :
* teneur en Pseudomonas aeruginosa inférieure ou égale à
1UFC (unités formant colonie) par 100 mL ;
* et absence de Legionella
pneumophila, c’est-à-dire un résultat inférieur à 250 UFC/L. L’expression du
résultat devra porter le commentaire suivant : « Légionella et L. Pneumophila
non détectées » (norme NF T90-431 de septembre 2003).
En outre, pour limiter
le développement potentiel de germes pathogènes, il est nécessaire de se
conformer aux préconisations fournies par le constructeur fabricant et de mettre
en œuvre des mesures préventives relatives à la conception de l’installation
collective de brumisation d'eau, à sa maintenance et à son entretien, ainsi
qu’une surveillance de la qualité sanitaire de l’eau.
En tout état de cause,
il conviendra impérativement d’observer les précautions suivantes :
*
installer un ensemble de protection du réseau de distribution d’eau contre les
retours d’eau (valve anti-retour),
* purger le réseau avant usage et après
toutes interventions sur ce réseau,
* vidanger complètement les
installations en cas d’arrêt prolongé de l’installation de brumisation,
*
procéder à des nettoyages réguliers et, en cas de remise en eau après un arrêt
prolongé, opérer un détartrage et une désinfection de l'installation de
brumisation,
* changer les filtres selon une fréquence déterminée et après
tout dysfonctionnement,
* mettre en place un carnet sanitaire dans lequel
l’ensemble des opérations réalisées doit être consigné : exploitation des
installations, leur maintenance et entretien ainsi que les modalités et les
résultats de la surveillance de la qualité de l’eau, etc. (conformément aux
préconisations de la circulaire DGS/SD7A/SD5C-DHOS/E4 n°2002-243 du 22 avril
2002 relative à la prévention du risque lié aux légionelles dans les
établissements de santé).
2. LES SOLUTIONS DE REHYDRATATION ET LEUR STOCKAGE
Les établissements doivent s’assurer que le stock de solutions de réhydratation pour perfusion est en nombre suffisant pour faire face à tous besoins exceptionnels liés à une éventuelle canicule.
Conformément à la lettre circulaire du 14 août 2003, les établissements de santé pourront être amenés, s’ils sont sollicités en urgence, à réapprovisionner certains établissements de santé ou d’hébergement pour personnes âgées confrontés à une rupture de stock.
Nous vous remercions de
bien vouloir diffuser la présente circulaire à l’ensemble des établissements de
santé de votre département et d’inviter ces derniers à rédiger des protocoles
adaptés à la situation de leur établissement et qui tiennent compte des
indications contenues dans cette circulaire.
En ce qui concerne les établissements d'hébergement pour personnes âgées auxquels nous vous demandons également de communiquer cette circulaire seuls les éléments concernant les brumisateurs individuels les concernent. Ils doivent prioritairement d’ailleurs utiliser ceux qui sont pré-conditionnés et vendus couramment dans le commerce.
Pour le
directeur de l’hospitalisation et
de l’organisation des soins empêché,
Le
chef de service
Luc ALLAIRE
Le directeur
général de la santé
Professeur William DAB
le chef de
service
adjoint au directeur general
de l’action sociale
Bernard
GARRO