Les points à aborder pour
une installation neuve
(liste non exhaustive)
N° CB-7-f
mise à jour :
01/09/04

Sont présentés dans ce document différents points à aborder lors d'un projet de création ou d'extension d'un réseau au sein d'un établissement. La prise en compte de ces contraintes doit permettre de mieux gérer l'installation projetée.

Pour le réseau d'eau chaude sanitaire, des recommandations sont définies dans la circulaire DGS n° 2002-243 du 22 avril 2002 et notamment dans la fiche1.
Pour des informations complètes, consulter les deux guides édités par le CSTB (Voir rubrique "les guides")

Dès la conception du projet
Les points à aborder


Pendant la réalisation des travaux


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Dès la conception

Le recensement des usages de l'eau
Les niveaux de qualité exigée
La répartition par réseau type

La méthodologie permettant de définir une structuration optimale du réseau comprend les étapes suivantes :

  1. Identification des usages et des points utilisateurs.
  2. Détermination de la qualité de l'eau nécessaire ou exigée pour chacun des postes. Quatre types de qualité peuvent être distingués :
    • qualité 1 : eaux ne subissant aucun traitement dans l'établissement de santé ( eau à usage alimentaire - eau pour soins standard)
    • qualité 2 : eaux spécifiques traitées au sein de l'établissement de santé , et dont la qualité répond à des critères définis en fonction de l'usage. (eau bactériologiquement maîtrisée - eau chaude - eau pour piscines de rééducation - eau pour hémodialyse - eau purifiée - eau hautement purifiée - eau des fontaines à usage de boisson)
    • qualité 3 : eaux stériles (eau pour préparation injectable - eau pour irrigation - eau potable stérilisée)
    • qualité 4 : eaux techniques ( appareils de stérilisation - buanderie - eau pour dispositif de refroidissement…)
  3. la répartition des usages sous formes de réseaux spécialisés : les "réseaux types":
    • Type 1 : Eau à usage sanitaire et alimentaire
      eau froide (boisson, préparation aliment, usage sanitaire toilette WC), eau traitée pour des usages avec exposition humaine directe (dialyse, piscine) ou indirecte (stérilisation, four vapeur…), eau chaude ( douches, lave vaisselle …)
    • Type 2 : Eau à usage technique (circuit chauffage - climatisation, lavage, arrosage à au moins 50 cm au dessus du sol..) - Les traitements (anti-corrosion ou anti-entartrage) seront précisés
    • Type 3 : Eau à usage de défense incendie
      Bornes et bouches d'incendie, RIA, système d'extinction automatique de type " Sprinkler "….
    • Type 4 : Eau à usage espaces verts
      Appareil ou systèmes dits enterrés, par tuyaux rampant au sol, d'irrigation ou micro-poreux….
    • Type 5 : Eau à activités spécifiques
      Buanderie, portique de lavage…
Cette démarche permettra notamment de :
  • Prévenir les risques de retour d'eau au sein du réseau intérieur et vers le réseau public en mettant en place des dispositifs anti-retour appropriés.
  • Prévoir un fonctionnement hydraulique simplifié des réseaux.
  • Mettre en œuvre une méthodologie d'identification des futures conduites.
  • Faciliter l'entretien futur du réseau et des dispositifs.
  • Réduire les coûts de maintenance, le nombre de dispositifs de traitement et de protection.


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    Dès la conception
    Le choix des diamètres

    L'objectif est d'avoir de bonnes conditions d'écoulement en tout point du réseau.
    Le choix des diamètres qui seront décroissants du compteur général jusqu'au point d'usage est important.

  • Les diamètres trop faibles sont responsables :
  • d'augmentation des pertes de charge entraînant des réductions de pression et de débit aux robinets d'usage.
  • de vitesse d'écoulement élevée avec pour conséquences sur le plan hydraulique des phénomènes de coup de bélier amplifiés, une usure prononcée de la robinetterie et des bruits parfois très gênants.
  • Par ailleurs, les faibles diamètres empêcheront tous les travaux d'extension ultérieurs de réseau.

    A l'opposé, l'installation de gros diamètres de manière inappropriée entraînera :
  • des phénomènes de stagnation dans les conduites avec des risques de dégradation de la qualité de l'eau (couleur, goût métallique, prolifération bactérienne (légionelles)..)
  • des surcoûts injustifiés.


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    Dès la conception
    Le choix des matériaux

    Pour le réseau d'eau chaude sanitaire, on pourra se référer à la fiche 1 de la circulaire DGS n°2002/243 du 22 avril 2002 et aux recommandations relatives à la nature des canalisations.

      Les matériaux employés ne doivent pas altérer la qualité de l'eau. Ils seront choisis en fonction de :
    • des caractéristiques de l'eau disponible,
    • des usages plus ou moins exigeants,
    • des traitements ( stérilisation, dialyse eau chaude sanitaire),
    • de la compatibilité des matériaux entre eux.

    Les métaux
    La mise en œuvre de canalisation en plomb et de brasures contenant du plomb est interdite. (arrêté du 10 juin 1996 relatif à l'interdiction d'emploi des brasures contenant des additions de plomb dans les installations fixes de production, de traitement et de distribution d'eaux destinées à la consommation humaine)

    Pour les matériaux métalliques, les caractéristiques doivent respecter l'annexe I de l'arrêté du 29 mai 97 ( arrêté du 29 mai 1997 relatif aux matériaux et objets des installations de distribution et les circulaires d'application du 12 avril 1999, du 27 avril 2000)

    Les matériaux plastiques
    Ils peuvent être une bonne alternative aux anciennes conduites. Cependant les polyéthylènes sont perméables aux hydrocarbures notamment. Ils sont donc à proscrire lors de l'installation dans des sols pollués, suspects ou à proximité de sites de stockage de produits chimiques.
    Pour les matériaux organiques et accessoires constitués d'éléments organiques : Ils doivent disposer d'une attestation de conformité sanitaire de moins de 5 ans.

    Remarque complémentaire : Les branchements et canalisations situés à l'intérieur des bâtiments et alimentant les moyens de secours contre l'incendie doivent être en matériaux incombustibles.

    Attention à la juxtaposition des métaux ! ! ! !
    La liaison entre des conduites de nature différente peut entraîner dans certaines conditions des phénomènes électrochimiques (effet de pile) entraînant des corrosions accélérées et la libération de métaux dans l'eau distribuée. La pose de conduites en cuivre en amont de canalisations en acier galvanisé est à proscrire.


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    Dès la conception
    L'alimentation en eau de l'établissement et son équipement

    Il sera réalisé soit à partir du réseau d'eau publique soit dans quelques cas et avec l'autorisation du préfet à partir d'une ressource privée.

    Au niveau de ce branchement : il faut prévoir

    • un dispositif de protection contre les retours d'eau avec système pour le contrôle (vannes - robinet)
    • une chambre de comptage (compteur et accessoires), facile d'accès.
    • une protection physique du dispositif afin d'empêcher les actes de malveillance.
    • une prise d'échantillon pour prélèvement d'eau et analyse.

    L'environnement du branchement devra aussi être pris en compte. Les matières plastiques sont en effet perméables aux solvants et hydrocarbures. (interdiction du stationnement - placement hors zone inondable - préservation vis à vis des eaux de ruissellement)


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    Dès la conception
    La protection des réseaux

    Sur chacun des réseaux précédemment identifiés, des dispositifs de protection anti-retour, répondant à la norme NF antipllution et adaptés aux installations et fonction du risque de pollution par retour-d'eau doivent être mis en mis en place. Ces dispositifs seront installés au niveau du branchement du réseau d'adduction publique, de chaque changement de réseau type et de chaque poste utilisateur.
    Ils doivent être installés selon les règles de pose et de sécurité sanitaire qui leur sont propres. La vérification et l'entretien se fait aussi souvent que nécessaire notamment pour le dispositif de protection sur le branchement d'adduction publique.

    Pour les équipements terminaux, certains disposent d'un ensemble de protection intégré. Il convient de s'assurer que ces équipements relèvent d'une norme ou d'un cahier des charges avec une certification incluant le contrôle du niveau de protection, ou dans le cas contraire, qu'ils disposent d'un avis technique favorable du CSTB (CSTBat) ou d'une autorisation du ministère de la santé.
    Pour le réseau réservé à la protection incendie caractérisé par des eaux stagnantes à l'origine de pollution microbiologique et chimique, le dispositif de protection ne doit pas engendrer une perte de charge trop importante, ni interrompre le débit en cas de nécessité comme la lutte contre un incendie. Il est souhaitable de se rapprocher des services de la protection civile ou d'organismes compétents pour étudier cet usage spécifique. ( possibilité de disposer d'un branchement particulier raccordé en direct sur le réseau public)

    Pour les réseaux réservés à l'arrosage enterré et courants sur le sol et aux activités de process, une protection de type surverse totale ou surverse par trop plein est recommandée.


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    Dès la conception
    Le tracé du réseau et son équipement

    Le linéaire de canalisation doit éviter de traverser les zones soumis à chocs thermiques et celles où des dégagements de produits toxiques ou indésirables peuvent apparaître.

    Des points de purge aux points bas et de dégazage aux points hauts sont à installer.
    Par ailleurs, pour les appareils sensibles (poste traitement des eaux, anti-retour, compteur d'eau..), l'installation de filtres en amont est conseillée.
    Les produits utilisés dans les équipements de traitement ainsi que leur dosage doivent être conformes aux prescriptions réglementaires et à celles du fabriquant du procédé.

    Les points à étudier :

    • Configuration la plus courte et simple possible.
    • Absence de bras morts .
    • Equipement éventuel des colonnes montantes d'anti-béliers, de purgeurs.
    • Identification des différents réseaux.
    • Distance minimale entre réseau eau froide et eau chaude à établir.
    • Accessibilité des conduites.
    • Absence de piquage sur le réseau incendie pour d'autre usages.

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    Dès la conception
    Les équipements spécifiques

    * La robinetterie

    Des solutions réellement ergonomiques et adaptées aux usages spécifiques devront être étudiées en amont du projet.

    Pour la robinetterie , les choix porteront sur :

    • la nature du procédé de mélange EC/EF (mélangeur/mitigeur mono-commande / mitigeur thermostatique)
    • le type de commande (manuelle/au coude, pied ../ électronique)
    • la nature des robinets et leur procédure d'entretien (à becs déclipsables /écouvillonables / autoclavables) . Les matériaux doivent être compatibles avec les opérations de stérilisation (attention au laiton) ou de désinfection par choc chloré ou thermique.
    • La forme des robinets
    • Les embouts (mousseurs, aérateur ou brise-jet)
    • Les accessoires terminaux et leur procédure d'entretien (douchettes, flexibles)

    * Les fontaines réfrigérantes
    * Les machines à glace non alimentaire
    * Les réservoirs éventuels de stockage d'eau froide


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    Dès la conception
    le réseau d'eau chaude sanitaire

    Pour le réseau d'eau chaude sanitaire, on pourra se référer à la fiche 1 de la circulaire DGS n°2002/243 du 22 avril 2002. Des recommandations relatives au réseau de distribution, au système de production, aux points d'usage et la nature des canalisations sont définies.

    • Le système de production doit fournir de l'eau à 60°C en permanence. Les systèmes de production instantanée sont privilégier (échangeur à plaques..). En cas de stockage d'eau chaude, des ballons facilement accessibles et visites sont à installer.
    • Les matériaux du réseau de distribution choisis doivent être résistants à la corrosion et aux températures élevées. La mise en place d'un bouclage doit permettre de maintenir l'eau à au moins 50°C jusqu'aux points d'usage et en retour de boucle. Les canalisations d'eau chaude sanitaire et d'eau froide doivent être calorifugées de manière séparée.
    • Pour les points d'usage, il faut mitiger l'eau au plus près de l'utilisation de l'eau. Les douches seront équipées préférentiellement de robinets thermostatiques.

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    Dès la conception
    Les procédés de refroidissement

    "Cas des tours aéroréfrigérantes"

    Les recommandations concerant la conception, l'exploitation, l'entretien et la surveillance des tours aéroréfrigéreantes sont pécisées dans le guide des bonnes pratiques " légionella et tours aéroréfrigérantes ". ( juin 2001 téléchargeable sur le site du ministère de la santé (www.sante.gouv.fr) dans la rubrique recherche rapide , entrer le mot " tour ".

    Pour ces technologies, les systèmes par voie sèche seront étudiés attentivement et privilégiés.


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    Dès la conception
    Les dispositifs complémentaires de traitement en interne

    Certains usages nécessitent une qualité d'eau supérieure à celle délivrée par le réseau d'eau publique. La mise en place de procédés de traitements d'eau en amont du poste utilisateur s'avère donc indispensable. Ils devront faire l'objet d'une gestion rigoureuse de fonctionnement et d'entretien avec :

    • Mise en place d'un protocole de maintenance.
    • Evaluation de l'efficacité du traitement avec programme périodique d'analyse.
    • Intégration des informations relatives au fonctionnement, entretien et maintenance dans un carnet sanitaire propre au dispositif.

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    Dès la conception
    Les futures opérations de maintenance
    ( ! ! ! les plans)

    La conception et la disposition des installations doivent aussi prendre en compte les futures opérations d'entretien et de maintenance. L'accessibilité aux dispositifs au sein d'un établissement de santé doit être particulièrement étudiée.
    Attention ! ! ! Penser par exemple aux opérations de vidange, nettoyage désinfections des conduites, des ballons d'eau, aux contrôles des dispositifs anti-retour etc.
    Par ailleurs, la réalisation de plans opérationnels sous format informatique pour les futures opérations d'intervention est à prévoir. (schéma de principe des installations et plan détaillé)


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    Dès la conception
    La constitution progressive du carnet sanitaire
    de l'ensemble des installations

    L'ensemble des informations relatives aux installations (plans des différents réseaux), à leur entretien, à leur maintenance et au suivi de la qualité sera rassemblé dans un carnet sanitaire.


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    Pendant la réalisation des travaux

    Pendant la réalisation des travaux

    Il faudra veiller pendant le chantier aux respects des règles précédemment énoncées incluses dans le cahier des charges.

    L'installation des dispositifs du réseau (robinetterie, anti-retour, chaîne de traitement de l'eau, etc.) doivent respecter les prescriptions du fournisseur.

    A la fin des travaux et avant la mise en service, les canalisations sont purgées (élimination des dépôts ou de résidus chimiques). Une désinfection au chlore ainsi que des prélèvements pour quelques analyses bactériologiques et physico-chimiques sont à réaliser.